Comme chaque année, nos collectifs se mobilisent à l’occasion du 25 novembre – Journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles – et cela sous diverses formes dans tous les cantons romands.
Encore récemment, les médias et la presse suisses informaient de la montée des violences sexistes pendant la pandémie, ainsi que des féminicides commis au cours de 2021. Nous avons pu lire également que « la Suisse s’inquiète face à la multiplication des féminicides ».
Les collectifs de la Grève féministe ne restent pas indifférents quant au traitement médiatique qui est fait au sujet des violences sexistes et sexuelles. En effet, cette année, la Suisse compte 25 féminicides commis et 9 tentatives de féminicides, dont les derniers datent
encore du mois d’octobre. En 2021 en Suisse, il s’agit de 25 femmes qui ont été tuées par leur (ex-)partenaire ou (ex-)conjoint.
Nous sommes en colère.
En colère, parce que depuis la création de notre mouvement, nous sensibilisons la population sur ce thème. Faire connaître et informer sur les différentes formes que peuvent prendre les violences à l’égard des femmes et des personnes LGBTQIA+ est une des
meilleures manières pour les combattre. Cependant, en Suisse et à ce jour, il n’existe toujours pas d’organe public national pour recenser les féminicides et leur contexte. Il n’existe pas non plus de stratégie nationale avec des axes d’intervention pour lutter de façon générale contre les violences sexistes et sexuelles.
L’information et la sensibilisation sur ce sujet repose, pour une grande partie, sur des structures militantes féministes, comme c’est le cas de notre mouvement. Or, nous n’avons pas le monopole du sujet !
Au contraire, nous n’arrêtons pas d’interpeller les autorités suisses afin qu’elles se saisissent du sujet et prennent des mesures urgentes. Combien de fois faudra-t-il répéter qu’il s’agit d’un problème de société et que c’est de cette façon qu’il doit être traité ?
Faudra-t-il attendre 30, 35 ou 40 féminicides pour répondre à nos revendications ? Pourtant, celles-ci sont évidentes : nous demandons la mise en place d’un plan national de lutte contre les violences, d’un organe de recensement des féminicides, d’une ligne téléphonique joignable 24/7/365 ainsi que l’augmentation du soutien financier aux associations actives dans le domaine, ou encore la levée de la réserve à l’art.59 de la Convention d’Istanbul que la Suisse a émis concernant le statut de séjour des victimes de violences sexistes.
C’est pourquoi, à défaut des politiques volontaristes, les collectifs de la Grève féministes continuent à s’investir massivement dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des personnes LGBTQIA+. Les différentes actions et activités organisées à l’échelle
romande cette année sont les suivantes :
- A Bienne, le collectif tiendra un stand d’information le 25.11 et une conférence au soir du 26.11 sur le thème de l’exploitation des femmexs et de la planète. En début de mois de décembre, un cours d’autodéfense est organisé.
- A Fribourg, le collectif se mobilisera le 25.11 dès 17h avec bougies sur la Place Pythone, suivront des prises de paroles des différentes associations ainsi que l’action « Mettons le feu au patriarcat ».
- A Genève, le collectif organise un rassemblement le 25.11 dès 17h30 devant la Tour de l’île à Bel-Air. Plus tard dans la soirée suivra une performance de la Red de Tamboreras au Grütli.
- Le collectif interjurassien invite à une conférence publique le 25.11 à 19h sur les violences conjugales et leur exposition face aux enfants à Delémont. Début décembre une discussion est prévue autour de la réglementation sur les tenues vestimentaires à l’école.
- A Neuchâtel, le 25 novembre une marche silencieuse aura lieu à 12h sur la place Espace cité à la Chaux-de-Fonds et un hommage aux féminicides sera déposé devant la Fontaine de la justice en ville de Neuchâtel dès 17h15. Le 27 novembre à 17h, une marche aux lampions aura lieu à Neuchâtel depuis la place des Halles, et dimanche 28 novembre, deux courts métrages seront projetés au Cinéma ABC à la Chaux de Fonds à 9h15.
- En Valais, une table ronde sur les violences sexistes est prévue pour le 23.11 à 19h à Sion ainsi qu’une projection du documentaire « Sans frapper » le 25.11 à 19h à Monthey.
- Dans le canton de Vaud, une remise des revendications du collectif à destination du Conseil d’Etat est organisée le 23.11 à 13h30 à Lausanne à la Place du Château. Le 25.11 une manifestation nocturne aura lieu dès 18h30 à Lausanne depuis la Place de la Riponne et une marche nocturne dès 18h30 à Morges depuis la Grand-Rue où un atelier pancartes aura lieu dès 16h.
Parce que les violences n’ont pas de frontière, les collectifs féministes participent à la pétition européenne pour la reconnaissance effective des motifs d’asile propres aux femmes, aux filles et aux personnes LGBTIQA+. https://feministasylum.org/