Week-end des collectifs de la Grève féministe à Berne

Du 14 au 15 mai 2022, les collectifs de la Grève féministe Suisse ont convergé à Berne au Gaskessel. Environ 300 personnes venues de toute la Suisse ont participé au riche programme mettant à l’honneur différentes thématiques féministes. Cette première rencontre sur deux jours à l’échelle nationale a permis aux militantexs de tout le pays de préparer les prochaines échéances dont le 14 juin 2022.

65 ans, c’est toujours NON !

Dans ce contexte d’émulation féministe, les grands enjeux politiques actuels ont occupé une place importante, à l’image de la réforme AVS21 dont la campagne se prépare. Ce référendum, lancé par les collectifs de la Grève féministe, les syndicats, les partis politiques et des milieux associatifs, a abouti au mois de mars et sera vraisemblablement soumis aux urnes à l’automne. Cette réforme, qui prévoit de relever l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, est combattue par les milieux féministes qui refusent que cette mesure d’économie se fasse sur le dos des femmes alors que les inégalités se perpétuent et se renforcent à certains égards. Actuellement, les femmes touchent des rentes inférieures de 37 % à celles des hommes.

Seul un OUI est un OUI !

L’autre enjeu de taille pour les luttes féministes est l’actuel projet de révision du droit pénal en matière de délits à caractère sexuel. Lors d’ateliers, les participantexs ont discuté du principe et de la définition du consentement comme prémisse indispensable à toute relation sexuelle. Cette revendication centrale des mouvements féministes permet de lutter contre les violences sexistes et sexuelles. L’actuel projet de révision proposé par le Conseil fédéral et la Commission des affaires juridiques est à cet égard insuffisant. Les collectifs de la Grève féministe appellent le Parlement à adopter le consentement comme fondement de la révision du droit pénal : seul un OUI est un OUI !

Solidarité avec les personnes vivant dans des pays en guerre

Dans le contexte mondial actuel, les collectifs de la Grève féministe ont également rappelé qu’ils s’opposent fermement à toutes les formes que peut prendre la violence patriarcale. A l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, les militantexs avaient déjà mis en lumière les répercussions spécifiques de la guerre sur les personnes sexisées. Les collectifs de la Grève féministe condamnent toujours fermement le racisme des frontières, des institutions et de certains discours médiatiques et publics.

Succès de ce week-end de rencontre

Bien que les thématiques politiques aient occupé une grande place durant le week-end, les aspects sociaux n’ont pour autant pas été négligés. « Nous avons enfin eu la possibilité de nous rencontrer et d’échanger face-à-face et non plus derrière un écran. Rien que de ce point de vue-là, l’organisation de ce week-end a été un grand succès ! » clament les organisatricexs. Dans la perspective du 14 juin 2022 et de la prochaine grande grève annoncée lors du dernier Congrès des femmes de l’USS et prévue pour le 14 juin 2023, il est en effet absolument central de renforcer et de développer les mouvements féministes en Suisse. Le week-end a été clôturé dimanche en début de soirée après une conclusion commune visant à maintenir une lutte féministe de tous les instants. Porté par différents collectifs, cet événement a permis de mettre un grand nombre d’idées inspirantes en commun et de renforcer la mobilisation dans chaque région.